« Oh la belle prise ! »
Se coucher tard, se lever tôt... les étudiants sont habitués, c'est même un way of life quasiment incontournable. Rien d'inhabituel donc, dans ce qui a précédé et suivi ce Festival des Arts Numériques de Castres, de sa préparation à son épilogue.
C'était donc hier que se déroulait, toute la journée, dans l'aile MMI (Métiers du Multimédia et de l'Internet) de l'IUT Paul Sabatier de Castres la troisième édition de ce festival incontournable qui préfigure le printemps de quelques jours. Souvenez-vous : les Giboulées Numériques avaient fait leur apparition (relire : Avis de tempête numérique !) après qu'une épique ouverture en 2007 pour fêter les dix ans de la formation alors nommée SeRéCom, ne fît que nous contaminer (quelques rares clichés, presque du found footage, médium cher à un invité de marque dont nous allons reparler dans quelques lignes, se trouvent ici : Les Bourgeons Numériques). Une maladie qui nous poursuit encore. Venait également l'année dernière MMI Back To, fresque nostalgique du fluo des années 90 (relire Le 10 mars, devenez FAN !).
Et nous voici aujourd'hui, à penser avec émotion et nostalgie à ce qui fut hier une véritable réussite.
Objectif protéiforme
Tout préparer (se coucher tard), tout monter (se lever tôt), tout fêter (se coucher tard), récupérer (se lever tard). Des jours de récupération pour certains, marqués par un syndrome bien connu et parfaitement identifié de post partum artistique, propre aux artistes dont la tournée vient de se terminer, aux techniciens et ingénieurs qui ont tout donné pendant des mois préparation puis de représentation... ici c'est pareil, et c'est dans cette ambiance douce-amère que ces lignes sont écrites.RADIOM était là, au milieu, RADIOM a déjà vécu de l'intérieur ce genre d'organisation, RADIOM ne peut pourtant pas imaginer ce que ce projet tentaculaire représentait pour les presque soixante étudiants qui ont travaillé d'arrache-pied à l'élaboration de ce festival (lire Follow the hacker !). Une synchronisation forcément compliquée par la multitude de projets dans le projet, de comités, d'idées à faire émerger, d'autres à repousser, de gestion de budget, de faisabilité... tout en gardant sans arrêt l'horizon en tête, la date fatidique du 9 mars 2018, et l'objectif premier.
L'objectif, quel était-il ? Il n'est bien sûr pas le même pour tous, il est multiple, il est protéiforme, il a changé des milliers de fois jusqu'à la clôture-même du festival. Pour les professeurs qui ont encadré le projet, ce festival constitue du formidable répétition en grandeur nature des métiers auxquels aspirent la plupart des étudiants, c'est un tremplin, une mise en situation qui, par le biais de visiteurs professionnels qui découvrent l'ampleur d'un tel événement, peuvent repartir avec des CV en poche. Pour les étudiants, c'est la concrétisation de projets fous ou farfelus qu'on ne leur laissera peut-être plus jamais tenter. Pour tout le monde, c'est une montée en compétence éclair et massive.
YouTube masterclass
Et on était en plein dedans, avec un studiom délocalisé, connecté en permanence à notre port d'attache, le studiom des Ateliers, par le cordon ombilical numérique, en communication permanente. Après tout, ne sommes-nous pas nous-même au cœur d'une tempête numérique infinie, entre son et image, numérisée en permanence pour la transporter sur des milliers de kilomètres, convertie en analogique pour diffuser en FM, plug and play lorsque nous nous adaptons à un nouvel environnement sur les événements que nous couvrons ?C'est cela aussi, s'ouvrir, s'exporter, échanger. C'est ce que firent les invités prestigieux de ce festival qui furent reçus avec un plaisir non dissimulé. Nous avons eu la chance de les recevoir à l'antenne en direct sur RADIOM, presque cueillis à leur arrivée à l'IUT, après quelques réglages et une recherche salutaire de lumière (un bon vlogger garde toujours un œil sur le ciel, la lumière artificielle, et les ISO qu'il pourra régler. Toujours.) : Les YouTubers en action.
De gauche à droite, alignés en face-à-face avec leurs tortionnaires, Timothée Hochet, Hardisk et Guillaume Slash, déjà embrigadés par l'équipe dans une sombre histoire de restaurant gastronomico-œnologique qui leur offrit une mémorable soirée la veille.
Timothée Hochet a fait évoluer un court-métrage écrit et réalisé avec les "moyens du bord" en une série produite par CANAL+ et dont l'intérêt grandissant qu'il suscite auprès d'une communauté de viewers (tous médias confondus, télévision et YouTube) n'a d'égal que la qualité d'écriture et de réalisation dont fait preuve sa série CALLS. Du matériel d'enregistrement a été retrouvé, quelque part, et les conversations qui en sont sorties sont analysées. Voici leur histoire ("dong dong !").
Hardisk a commencé comme tant d'autres sur Dailymotion, déjà passionné d'audiovisuel, entre chroniques "matos" et secrets de tournage ou de post-production, rassemble — désormais sur YouTube — une communauté qui se prend au jeu d'une mise en valeur accessible et documentée des sujets qu'il aborde.
Guillaume Slash, un toulousain — que dis-je ? un voisin ! — échaudé par ses expériences en Société de Services en Ingénierie Informatique ou SSII (qui ne le serait pas ?), se consacre désormais à plein temps à sa production audiovisuelle sur YouTube dédiée à l'exploration de sujets autour du numérique au sens large : nouveautés high tech ou vulgarisation informatique, tout y passe !
Maxime Grandjean, décidément très impressionné par la soirée de la veille, n'a pu être présent lors de l'interview groupée (Les YouTubers en action), beaucoup trop tôt ce matin-là. C'est tout de même l'occasion de découvrir son dernier court-métrage en vedette sur sa chaîne YouTube.
Action et émotion
Et pour rythmer la journée autour de bons burgers, c'est la session concert avec Brioche & The Breakfasts (Brioche & The Breakfast en concert), Jim Bergson (Jim Bergson en concert) et LOUNI (LOUNI en concert) qui ont régalé les tympans, très proches géographiquement des papilles ! Sans oublier la surprise pyrénéenne, tel un chocolat délicatement caché, et qui se dévoile : Simon P. et le Chant Pyrénéen.Une émotion toute particulière m'a assailli soudainement lors de la cérémonie de clôture. Oui, le hacker ne pouvait être que lui, au sens étymologique du terme, j'aurais dû m'en douter. Le seul, l'unique, celui qui a toujours réussi à hacker le système pour le sublimer, celui par qui une formation d'apparence austère peut se retrouver détournée au plus grand profit des étudiants qui, sans le savoir, travaillent ensemble sur un projet commun qui leur servira toute leur vie. Une figure emblématique de cette formation de DUT Métiers du Multimédia et de l'Internet, qu'il a vue naître en 1997 à Castres, et qu'il accompagne depuis avec une énergie particulièrement communicative. Un prof d'IUT, tout simplement, mais bien plus, quelqu'un pour qui la réussite individuelle de ses étudiants est un leitmotiv, quelqu'un que nos invités ont aimablement identifié comme "le prof principal".
Ce mec est un type bien, et pourtant il vogue l'année prochaine vers d'autres cieux étudiants. C'est donc avec émotion que, en tant qu'ancien étudiant de cette formation, je le vois partir continuer de porter sa fougue dans d'autres contrées. Un putain de vide, si vous voulez mon avis.
Retour au festival. Si vous avez manqué les ateliers de réalité virtuelle, mapping vidéo, image et son génératifs, animation, fond vert, casse-tête ou encore escape game parmi tous ceux proposés, il est déjà trop tard, le hacker a été trouvé. C'est donc déjà pour l'édition 2019 que l'on prend rendez-vous ! En attendant, profitez des podcasts des interventions de la journée !
Plus d'infos :
- le Festival des Arts Numériques sur le Net
- ... sur Facebook
- Guillaume Slash sur YouTube
- Timothée Hochet sur YouTube
- Hardisk sur YouTube
- Maxime Grandjean sur YouTube
- Super Extra Large Funky Fun Zone (également à retrouver ici : Et pour les toulousains...), le projet principal qui occupe Sacha, clavier des Brioche & The Breakfasts
- Jim Bergson sur Facebook
- LOUNI sur Facebook
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