Non, c'est pas facile facile, de proposer des services web accessibles au plus grand nombre, sans distinction de système d'exploitation, de puissance de machine, ou même de vitesse de connexion.
Voilà une nouvelle annonce qui va faire pâlir de rage les dictateurs du réseau local, les ayatollahs du RJ45, les admins réseau en mal de reconnaissance, et clairement victimes du syndrome de toute-puissance. Qu'ils gèrent un parc informatique d'entreprise de plusieurs milliers d'ordinateurs, ou partagent leur connexion Internet avec leurs voisins, les malheureux qui sont atteints de ce syndrome ont tendance à décider un peu rapidement de ce qui peut transiter sur leur réseau ou pas. Au détriment de services vitaux, comme RADIOM en webradio !

Ainsi, les RADIOMnautes désireux de se repaître de musique quotidienne, mais condamnés aux hotspots et autres connexions "publiques", ne pouvaient jusqu'alors profiter pleinement de cette douce drogue (notre Ministère de l'Intérieur continue de suggérer qu'il n'y a pas de drogues "douces"... ils n'écoutent pas RADIOM, c'est certain).

En effet, beaucoup de ces hotspots ne laissent passer que la simple navigation web : consultation de pages, parfois d'e-mails. Mais pas le reste.

Nous venons de faire un grand pas en avant, en permettant, à quiconque disposant d'une connexion Internet lui permettant de surfer (si tu arrives à afficher cette page, tu peux alors écouter RADIOM en webradio), de se connecter sans restriction au serveur de streaming de RADIOM.

Si tu veux savoir comment c'est possible, tu peux continuer à lire. Sinon, si tu sens bien qu'on va encore t'embrouiller avec des explications techniques, tu peux (re)commencer à écouter RADIOM : en cliquant ici.

Comment avons-nous réussi à envoyer chier le petit con qui se croit maître du monde, dans le bureau du fond de ta boîte, celui qui a déjà bloqué YouTube et Facebook parce que le patron avait décidé que c'était contre-productif (c'est en partie vrai, ne nous voilons pas la face) ?

Les habitués trouveront la comparaison ridicule. Les néophytes ne verront plus jamais leur ordinateur de la même manière :

Imagine que, pour se connecter à Internet, ton ordinateur se comporte comme une passoire, dont on peut contrôler l'ouverture ou la fermeture de chaque trou. Imagine que chaque ordinateur est une passoire de 65 535 trous (si si !), appelés "ports".

Imagine maintenant que pour communiquer avec d'autres ordinateurs, des serveurs (qui ne sont rien de plus que de gros ordinateurs, se connectant eux aussi avec leur passoire de 65 535 trous) tendent des fils de laine à travers ces trous : mon ordinateur, pour se connecter au serveur de RADIOM, va tendre un fil entre un des trous de sa passoire, et un des trous de celle du serveur de RADIOM (ça deviendrait presque sexuel). Ce dernier a un trou particulier, numéroté 80, qui lui permet de répondre en renvoyant des pages web. Plusieurs passoires comme ton ordi peuvent se connecter en même temps sur ce trou, avec leur fil. C'est ce qui vient de se passer quand tu as affiché cette page.

Imagine encore que ton ordinateur, à chaque seconde, lance et reçoit plein de connexions. Autant de fils, et autant de trous de passoire utilisés. Imagine le bordel.

Encore un petit effort d'imagination : pour relier tous ces ordinateurs, et regrouper tous ces fils, on passe par des routeurs, sortes d'ordinateurs intermédiaires, qui sont placés sur le chemin des fils entre toi et l'endroit où est stockée la page web.

C'est là que ça devient intéressant : lorsque tu te connectes à Internet via un accès "public", tu passes par des routeurs qui appartiennent à un Fournisseur d'Accès à Internet (FAI) qui a décidé de certaines restrictions (pour des raisons fallacieuses d'économie de bande passante, la grosseur des tuyaux). Pour éviter de se prendre la tête, le FAI met des règles un peu strictes. Il interdit notamment l'utilisation de tout autre trou que le 80, celui qui permet de consulter des pages web. Du coup, impossible de contacter le serveur de streaming de RADIOM, qui "écoute" les connexions sur le port 8000.

La seule voie de contournement possible, c'est de bluffer, en laissant le serveur de streaming répondre sur le port 80, comme s'il était un simple serveur web. Oui oui, je sais ce que tu te dis, ça a l'air facile, il suffisait d'y penser. Ouais, encore restait-il à le mettre en oeuvre, à base de gros mots tels que Proxy, règles de filtrage, et en-têtes HTTP. Sale, hein ?

Voilà qui est chose faite.

Pour le moment, ça fonctionne. Jusqu'à ce que, allant toujours plus loin, les FAI décident de scruter les communications sur les "fils", afin de les filtrer, les trier, et éventuellement interdire des accès. Certains le font déjà pour des cas particuliers.