Trafic d'Orgasmes, un petit bondage ?
Coucou les amis, comme promis je vous mets en ligne le premier sujet évoqué par moi-même lors de l'épisode 1 de Trafic d'orgasmes du mercredi 11 février, c'est à dire le bondage culturel sur l'Ukraine.
Nous allons parler de l'Ukraine, histoire de faire un petit point sur l'actu récente, et ce sera l'occasion de vous faire découvrir un groupe militant : DhakaBrakha.
La crise ukrainienne dont nous parlons commence le 21 novembre 2013 à Kiev et s'étend progressivement en Crimée et à l'Est dans le Donbass. En gros, l'Ouest du pays est pro-européen et le sud-est est pro-russe.
L'Ukraine est endettée et en récession, et elle dispose de deux choix : soit elle signe un accord d'association politique et économique avec l'Union Européenne, soit elle choisit une Union douanière avec la Russie à qui elle doit la majorité du remboursement de sa dette. Le gouvernement décide de ne pas signer avec l'UE ce qui provoque une vague de manifestations pro-européenne et nationaliste sur la place Maïdan à Kiev (on parle d'Euromaïdan).
À la suite de ces manifestations, le 22 février 2014 le président Viktor Ianoukovytch fuit en Russie et est destitué de son poste. Il est alors remplacé par Oleksandr Tourtchynov provisoirement jusqu'aux nouvelles élections. Petro Porochenko sera alors élu à la tête du gouvernement qui signera le fameux accord avec l'UE qui devrait entrer en vigueur le 31 décembre 2015.
La Crimée, qui est une région autonome ukrainienne, proclame son indépendance et vote par référendum son rattachement à la Russie, qui la reconnaît le 16 mars 2014. Motivées par un décret du 23 février stipulant que la langue russe ne bénéficierait plus du statut protecteur de langue régionale (depuis annulé), plusieurs autres provinces à population russophone font la même chose comme le Donbass qui subit des combats armés opposant les pro-russes et les nationalistes. Et le conflit atteint un niveau d'ampleur plus internationale le 17 juillet 2014 lorsqu'un avion de Malysia Airlines est abattu en plein vol, chaque camp accusant l'autre.
Mais plus récemment, le peuple ukrainien est descendu dans la rue, à l'appel de ses dirigeants le 18 janvier. « Je suis Volnovakha » et non « Je suis Charlie », en mémoire des victimes de guerre dans le Donbass.
Le 11 janvier les pro-russes ont lancé une violente offensive, particulièrement autour de l'aéroport de Donetsk, ville du Donbass. Dans les environs de Donetsk, le bourg de Volnovakha fait face à des tirs d'artillerie dont une des cibles était un bus, faisant des morts parmi les civils.
Enfin, aujourd'hui Vladimir Poutine devait assister au « quartet de Normandie » à Minsk en présence de François Hollande, Angela Merkel et Petro Porochenko afin de régler le problème du conflit ukrainien. Poutine aurait déclaré un cesser le feu. Affaire à suivre donc.
Je terminerai par une citation issue du quotidien ukrainien Oukraïnska Pravda :
Comment ne pas être furieux de sa propre impuissance ! [...] Il est particulièrement décevant de voir ce que la société ukrainienne est capable de montrer en matière de solidarité et de compassion. Il y a peu, la France a connu une situation comparable, et voyez comment les Français se sont comportés. Et nous, nous allons encore une fois avaler ça en silence ? C'est incroyable. Depuis l'invasion russe, depuis le début de la guerre en Ukraine, pas une fois il n'y a eu d'action massive contre l'agression de Poutine. C'est peut-être pour cela que, même en Europe, beaucoup continuent de penser que la Russie ne nous attaque pas et qu'il s'agit d'une guerre civile.
Ce qui nous amène a Dhaka Brakha. Si, bien récemment, l'attentat de Charlie Hebdo a vu une vague de dessins et caricatures émerger en réaction à l'évènement, Dhaka Brakha promeut la culture ukrainienne au travers de sa musique.
En ancien ukrainien Dhaka Brakha signifie « donner et prendre ». Le groupe insiste sur la joie et les émotions que la musique peut offrir et incite le public à prendre l'énergie où qu'elle se trouve.
Ainsi le groupe de genre « ethno-chaos », recueille les chants populaires ukrainiens, à la manière d'Andersen ou Perrault rassemblant leurs contes, et les remet au goût du jour à leur manière. Rassembler ce qui fait l’authenticité ukrainienne : un mélange européen et oriental, chrétien et musulman, avec des rythmes africains, à la recherche d'une passerelle entre les racines traditionnelles et la vie moderne.
Leur site nous apprend que le groupe s'est formé en 2004 au centre contemporain d'art de Kiev (Dakh) sous l'initiative du metteur en scène Vladyslav Troitskiy. Ainsi, leurs concerts se forment toujours en harmonie avec un univers visuel alliant projection, danse et jeu de scène.
Composé de Marko Haleveych, Iryna Kovalenko, Olena Tsibulska et Nina Garenetska, le groupe mélange percussions, didgeridoo, accordéon, piano et violon ainsi que des chœurs.
Le groupe se veut le porte parole d'un pays politiquement, géographiquement et culturellement désorienté et souhaite apporter une ouverture d'esprit et un message de tolérance.
Je vous ai donc proposé d'écouter Vesna de l'album Na mezhi
Mes sources d'informations ont été :
- mediapart.fr
- lemonde.fr
- courrierinternational.com
et wikipédia
Si vous voulez approfondir le sujet je vous conseille l'article de médiapart sur le livre Les Ukrainiens :
http://www.mediapart.fr/journal/international/151014/les-ukrainiens-lire-pour-aller-au-dela-de-lactualite
Une vidéo explicative du conflit:
http://www.lemonde.fr/europe/video/2014/02/27/pourquoi-l-ukraine-est-elle-tiraillee-entre-europe-et-russie_4375125_3214.html
Et enfin un point sur le film qui retrace les événements, Maïdan de Serguei Ioznista:
http://loznitsa.com
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=228419.html
Commentaires
Thanks for that ! Et pour ce bel article!
Ne lâchez rien !
lijus, jsais bien hein que les titres "accrocheurs" c'est un peu has been.. Mais c'était pour coller au titre de l'émission, thématique et toussa
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